- FINLANDE - Actualité (1990-1996)
- FINLANDE - Actualité (1990-1996) P align=centerRépublique de FinlandePolitique intérieureLe 17 mars 1991 se tiennent les élections législatives. Les 200 sièges du Parlement (l’Eduskunta) sont à renouveler. Les résultats font état d’un recul des 3 partis de la coalition au pouvoir depuis 1987: le Parti libéral suédois (P.L.S.), avec 5,5 p. 100 des voix et 11 sièges (– 1), le Parti conservateur, avec 19,3 p. 100 des suffrages (– 3,8 p. 100) et 40 sièges (– 13), et surtout le Parti social-démocrate qui, avec 22,1 p. 100 des voix (– 2 p. 100) et 48 sièges (– 8), cède la position dominante qu’il occupait sur la scène politique depuis le début du siècle au Parti du centre (P.C., ex-agrarien). Ce dernier enregistre son meilleur résultat depuis 1920, avec 24,8 p. 100 des suffrages (+ 7,2 p. 100) et 55 sièges (+ 15). Les Verts (10 sièges, + 6) et les chrétiens-démocrates (8 sièges, + 3) sont également en progrès, au détriment de l’Alliance de gauche (ex-communiste, 19 sièges, – 1) et du Parti rural (populiste, 7 sièges, – 2). La forte abstention (28 p. 100) n’explique que partiellement l’échec de la coalition «historique» entre sociaux-démocrates et conservateurs dans un pays en proie à une situation économique préoccupante.Le 5 avril, Harri Holkeri (conservateur) annonce la démission du gouvernement de coalition qu’il dirige depuis 4 ans. Le 26 avril, Esko Aho, chef du P.C., forme le premier gouvernement depuis 25 ans à ne comporter aucun parti de gauche.Le 6 février 1994, le diplomate Martti Ahtisaari, candidat social-démocrate, remporte le second tour de l’élection présidentielle disputée pour la première fois au suffrage universel direct, avec 53,6 p. 100 des voix. Il était opposé à Elisabeth Rehn, ministre de la Défense et membre du P.L.S. représentant la minorité suédophone. Il succède à Mauno Koïvisto, élu en janvier 1982.Le 19 mars 1995, l’opposition sociale-démocrate dirigée par Paavo Lipponen remporte les élections législatives avec 28,3 p. 100 des suffrages et 63 sièges sur 200. Les centristes du Premier ministre sortant Esko Aho (19,9 p. 100 des voix et 44 députés) et leurs alliés conservateurs (17,9 p. 100 des suffrages et 39 élus) et libéraux suédois (5,1 p. 100 des voix et 11 sièges) subissent un net recul. L’Alliance de gauche progresse légèrement, avec 11,2 p. 100 des suffrages et 22 députés. Le 13 avril, Paavo Lipponen forme un gouvernement de coalition majoritaire regroupant, outre son parti, les conservateurs, les libéraux suédois, l’Alliance de gauche et les Verts.Vie économiqueL’économie finlandaise est victime en 1990 de l’ouverture à l’Est. En vertu d’un accord conclu au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les échanges finno-soviétiques se faisaient à concurrence de 75 p. 100 sur la base du troc. Les livraisons de pétrole sont réduites à 30 p. 100 des besoins finlandais (au lieu de 90 p. 100), et Moscou exige désormais un règlement en devises convertibles.En 1991, les échanges avec l’Union soviétique s’effondrent et le système de compensation est supprimé. Les autorités finlandaises doivent réorienter le commerce extérieur vers les marchés européens solvables. Le 7 juin, le markka est rattaché à l’écu.En 1992, la Finlande s’impose de lourds sacrifices pour assurer la convergence de son économie avec celle de la Communauté européenne. En septembre, le markka décroche du S.M.E.En 1993, la dépréciation de 50 p. 100 du markka au cours des 2 précédentes années permet une forte poussée des exportations, qui atténue la récession affectant l’économie intérieure. Le pays paie l’excès de crédits étrangers qui ont soudain fait défaut lorsque l’effondrement de l’U.R.S.S. l’a privé de son principal débouché extérieur, au moment où la récession mondiale tarissait les marchés de substitution. L’État doit renflouer des banques et des caisses d’épargne en difficulté. Le 20 août, le gouvernement de centre droit, dirigé par Esko Aho, présente un budget de rigueur.En 1994, l’économie finlandaise connaît un début de reprise. Mais le taux de chômage reste l’un des plus élevés d’Europe: 18,4 p. 100. La rigueur budgétaire et l’endettement des ménages contribuent à restreindre la consommation publique et privée. L’inflation reste très faible.En 1995, le programme du nouveau gouvernement vise à satisfaire aux critères de convergence en vue de participer à l’Union économique et monétaire. Les dépenses, notamment sociales, sont réduites. Le déficit budgétaire programmé est en nette diminution. Seul l’endettement public devrait dépasser le taux exigé pour 1997. Ces mesures sont favorisées par la confirmation de la reprise économique, sans tension inflationniste. Le maintien d’un taux de chômage élevé justifie une politique de modération salariale approuvé par les syndicats.En 1996, le plan d’assainissement des finances publiques permet de réduire le déficit budgétaire, qui devrait être inférieur à 3 p. 100 du P.I.B. en 1997. Le taux d’inflation reste parmi les plus bas de l’Union européenne. Mais la récession, qui entraîne un fort taux de chômage – environ 17 p. 100 de la population active –, persiste.Le 12 octobre, le Premier ministre Paavo Lipponen annonce l’adhésion de la monnaie nationale au mécanisme de régulation des taux de change du système monétaire européen.Relations internationalesLe 4 novembre 1992, la Commission de Bruxelles accueille favorablement la demande d’adhésion de la Finlande à la Communauté européenne.Le 1er mars 1994, les Douze parviennent, à Bruxelles, à un accord avec la Suède, la Finlande et l’Autriche sur l’adhésion de ces pays à l’Union européenne (U.E.) à compter du 1er janvier 1995. La Finlande obtient des concessions au sujet du classement de ces régions nordiques en zones défavorisées. Cet accord est approuvé à une grande majorité le 4 mai par le Parlement européen. Il doit ensuite être ratifié par les parlements des 12 pays membres, puis approuvé par référendum dans chacun des pays candidats.Le 16 octobre, les Finlandais se prononcent par référendum, à 56,9 p. 100, en faveur de l’adhésion de leur pays à l’U.E. à compter du 1er janvier 1995.Du 20 au 22 février 1995, le président Ahtisaari effectue une visite en France.Le 20 octobre 1996, les premières élections européennes sont marquées par la victoire de l’opposition «eurosceptique». Avec 24,4 p. 100 des suffrages, le Parti centriste précède le Parti social-démocrate au pouvoir, qui obtient 21,5 p. 100 des voix, et le Parti conservateur – pro-européen –, qui recueille 20,2 p. 100 des suffrages. L’Alliance de gauche et les Verts, membres de la coalition au pouvoir mais réservés à l’égard de la monnaie unique, obtiennent respectivement 10,5 p. 100 et 7,6 p. 100 des voix. Le Parti suédois recueille 5,7 p. 100 des suffrages.
Encyclopédie Universelle. 2012.